Clémence Le Gal se bat contre un cancer du sein depuis juin 2023. Parce que prévenir, c’est guérir, la Locmiquélicaine appelle toutes les femmes au dépistage.
Une vague rose va déferler dans la ville aux six ports, dimanche 6 octobre 2024, à l’occasion de La Lorientaise, course et marche contre le cancer. Clémence Le Gal, elle, a l’impression de « courir constamment autour d’une piste, seule, avec des supporters autour du terrain ». C’est ainsi qu’elle qualifie son combat contre le cancer du sein.
« Le lundi j’étais au travail, le lendemain en arrêt »
En juin 2023, la Locmiquélicaine s’étonne de voir qu’un de ses seins a grossi anormalement. Elle s’autopalpe et sent une boule. Après une échographie mammaire et une biopsie, le diagnostic tombe. « Tout est allé très vite. Le lundi j’étais au travail, le lendemain en arrêt. Je n’avais aucun symptôme, je me sentais en pleine forme », explique-t-elle. Clémence Le Gal est porteuse de la mutation génétique BRCA1. « Je dis toujours que c’est le même qu’Angelina Jolie, comme ça, on voit de quoi je parle », plaisante-t-elle. Elle est prise en charge par le parcours sein, à l’hôpital du Scorff, à Lorient. Elle se fait poser une chambre implantable et suit un traitement de chimiothérapie jusqu’en novembre.
En janvier 2024, elle subit une mastectomie et une reconstruction du sein, à Nantes. Puis, vient l’étape des rayons pour tuer les dernières cellules cancéreuses. « Après les rayons, on se dit ça y est, c’est fini, mais j’ai fait un rejet de la prothèse mammaire et cet été, j’ai développé un gros œdème », précise Clémence Le Gal. Lundi 23 septembre, elle devait subir une opération mais son état de santé ne le permet pas. « Sur les conseils de ma chirurgienne, je préfère attendre. Je me ferai opérer le 28 novembre », indique-t-elle.
«Garder du lien »
La jeune femme a « mal constamment ». La douleur est physique mais aussi morale. Heureusement, elle peut compter sur le soutien de son entourage et de la Ligue contre le cancer. Sport adapté, socioesthéticienne, yoga du rire, accompagnement psychologique… Les activités ne manquent pas « pour garder du lien ». Et pour aller de l’avant. « Une assistante sociale nous accompagne pour l’administratif, il y a beaucoup de dossiers à remplir, et pour le retour à l’emploi », souligne la commerciale dans les énergies renouvelables. « Au moment de mon arrêt, j’étais encore en période d’essai et je le suis toujours. Mon patron me soutient beaucoup. Je voulais reprendre le travail après cette dernière opération mais je suis encore obligée d’attendre », s’attriste-t-elle.
À 36 ans, Clémence Le Gal souhaite avant tout sensibiliser sur l’importance de la prévention. « Ça arrive aussi à des personnes jeunes, à une tranche d’âge qui ne se sent pas concernée ou à des femmes qui n’ont pas accès aux soins », alerte-t-elle. Pourtant, elle l’assure : « Plus on s’y prend tôt, mieux ça se guérit ». Elle accorde une importance fondamentale à la parole. « Le sein, attribut féminin, est un tabou. Les anciennes générations n’en parlent pas », dit celle qui se bat depuis son diagnostic « en mode guerrière ».
Le Télégramme -1er octobre 2024